Retrouvailles intimistes
Le concert Retrouvailles intimistes est la première prestation publique de l’ensemble depuis la pandémie. L’ensemble Kô vous accueille dans son chez-soi, à l’Église Saint-James, où il est en résidence depuis 2021. Le programme est inspiré de la distance à l’autre. Les œuvres abordant tour à tour différents regards sur la solitude, la séparation, et les retrouvailles.
Le concert est divisé en quatre sections.
La première, L’absence, porte sur ce qui fut autrefois mais n’est plus ou ne sera plus, la séparation. Deux des œuvres sont des berceuses, et toutes partagent un caractère intimiste, simple, et réconfortant, comme pour adoucir les peines causées par l’absence.
La seconde, Les promesses, constituée d’une œuvre instrumentale en quatre mouvements, est inspirée d’une chanson traditionnelle polonaise dont les paroles suggèrent des échanges de promesses entre des amoureux, mais également de l’adversité et de la complexité, dans l’imagerie riche de symboles du folklore.
La troisième, La solitude, explore différentes relations à l’isolation; les paroles de certaines œuvres en célèbrent le calme et la paix ou explorent la richesse de l’introspection, ou encore, constatent la peur de la solitude poussant à recherche de compagnie dénuée de réel désir de connexion.
La quatrième section, Les retrouvailles, s’ouvre sur l’œuvre d’Arcadelt, qui raconte comment le protagoniste s’éprend d’une nymphe, et célèbre l’amour foudroyant et éternel qu’il ressent pour elle. Le concert se conclut sur une œuvre très tendre qui parle également d’un amour, peu importe qu’il soit amoureux, familial, ou amical, mais cette fois avec l’ombre de la séparation qui plane à nouveau au-dessus de lui. Cette œuvre boucle la boucle avec la toute première œuvre du concert, Remember Me, toutes deux abordant avec beaucoup de délicatesse le va et vient des rencontres, la préparation au deuil, et la tendresse.
L’absence
Remember Me, Stephen Chatman (1950-)
Remember, Christina Rossetti (1830–1894) Remember me when I am gone away, Gone far away into the silent land; When you can no more hold me by the hand, Nor I half turn to go yet turning stay. Remember me when no more day by day You tell me of our future that you plann'd: Only remember me; you understand It will be late to counsel then or pray. Yet if you should forget me for a while And afterwards remember, do not grieve: For if the darkness and corruption leave A vestige of the thoughts that once I had, Better by far you should forget and smile Than that you should remember and be sad.
Let It Be Forgotten, Stephen Chatman (1950-)
Dans les mots du compositeur: I am strongly attracted to the poetry of Sara Teasdale. Particularly inspiring are her symbolic imagery, direct vocabulary and open vowels. In common with many of Teasdale’s poems, Let It Be Forgotten embraces the theme of love - memories of love and forgotten or lost love.
Let It Be Forgotten, Sara Teasdale (1884–1933) Let it be forgotten, as a flower is forgotten, Forgotten as a fire that once was singing gold, Let it be forgotten for ever and ever, Time is a kind friend, he will make us old. If anyone asks, say it was forgotten Long and long ago, As a flower, as a fire, as a hushed footfall In a long forgotten snow.
Ukolébavka (Wiegenlied), Antonín Dvořák (1841-1904)
Katarzyna Fraj, violon Matthew C. Lane, piano Kolysanka signifie berceuse en polonais. La pièce est également connue sous le nom Wiegenlied, signifiant berceuse en allemand. L’œuvre pour violon et piano fut composée en 1894 vers la fin des années passées aux États-Unis par le compositeur, et publié après sa mort en 1911 à Berlin. L’œuvre fut cependant composée lors de vacances d’été passées en Bohême dans son pays natal, avant sa dernière année d’enseignement au National Conservatory of Music in America (à New York). La fin de ses années aux États-Unis furent marquées par de nombreuses difficultés entrainées par la crise économique d’avril 1893 qui avait fortement impacté la bienfaitrice subventionnant l’essentiel de son salaire, ainsi qu’un accroissement de son mal du pays.
Petite Berceuse, Danaë Ménard-Bélanger (1997-)
Petite berceuse, Danaë Ménard-Bélanger Puisse mon absence veiller sur toi, Que l’existence revête un sens, Si je ne peux pas te prendre [serrer]* dans mes bras, T’envelopper de mon silence, Toute parole est vaine, je chante pour moi Les mots n’ont pas droit de chasser la peine [les mots ne sont pas la peine]* Mais dans ton silence, souviens-toi de moi. Souviens moi de toi. *les mots entre crochets sont la version chantée par les altos. Dans les mots de la compositrice : Chanter une berceuse peut servir à apaiser une autre personne à qui elle est destinée, à endormir un.e enfant, par exemple. Mais elle peut également être chantée pour chercher son propre réconfort, ou pour créer une connexion entre deux personnes. La berceuse chantée à une personne absente crée un grand vide, là où cette personne aurait dû être pour recevoir la berceuse. Les paroles de cette œuvre sont telles une plainte très tendre, empreinte de bienveillance comme une prière, mais une prière dénuée de l’espoir de se rendre à l’autre, qui ne fait que rendre plus vive la solide. La berceuse oscille entre l’élan vers l’autre « souviens-toi de moi », et simultanément la conscience qu’on chante la berceuse pour se consoler soi-même, que cet élan se perd dans le grand vide de la solitude et l’écho qui en revient rappelle cruellement qu’on est seul avec soi-même; « souviens-moi de toi ».
Les promesses
Sketches on Czerwone Jabłuszko, Matthew C. Lane (1985-)
Katarzyna Fraj, violon Matthew C. Lane, piano Matthew C. Lane, le directeur artistique de Kô successeur de Tiphaine Legrand depuis 2019, est un compositeur montréalais connu pour sa polyvalence; multi-instumentiste, organiste, professeur, et chef de chœur, ses œuvres ont des inspirations diverses et font autant usage de moyens technologiques et d’algorithmes que de méthodes d’écriture traditionnelle, et bien sûr, d’une inspiration et d’un désir de partage. Sa pièce en quatre mouvements Sketches on Czerwone Jabuszko est inspirée de la chanson traditionnelle polonaise Czerwone Jabuszko, titre signifiant « pomme rouge ». Paroles de la pièce d’inspiration, traduction libre 1. La pomme rouge roule sur le sol, J'aime une fille qui a les yeux noirs. Refrain. Les oies pour l'eau, les canards pour l'eau, Fuis, fille, ou tu seras battue. Je te donnerai un baiser, tu me donnera un baiser, Je ne te laisserai pas tomber, tu ne me laisseras pas tomber. 2. Une pomme rouge, tranchée en deux, Pourquoi tu me regardes de travers, fille? Refrain. Des oies pour l'eau, des canards pour l'eau, Sauve-toi, garçon, ou tu seras battu. Je te donnerai un baiser, tu me donneras un baiser, Je ne te laisserai pas tomber, tu ne me laisseras pas tomber. 3. Tu as dit, ma fille, que j'avais volé ta guirlande, Elle est sous le banc, le chien est couché dessus. Refrain. Les oies pour l'eau, les canards pour l'eau, Fuis, fille, ou tu seras battue. Je te donnerai un baiser, tu me donneras un baiser, Je ne te laisserai pas tomber, tu ne me laisseras pas tomber.
La solitude
Moon Waltz, Katarzyna Fraj (1978-)
Nadine Bourgeois, mezzo-soprano Katarzyna Fraj, violon Matthew C. Lane, piano La pièce fut initialement composée pour piano et violon, pour une étudiante de la compositrice nommée Kinneret. La compositrice a par la suite composé les paroles. Celles-ci sont basées sur une histoire, A Grain of a Star, celle d’un jeune garçon dont le beau-père, qui était devenu son mentor, est décédé. Sa guidance et leur lien unique lui manquent. Puis, une nuit, il a magiquement la chance de le revoir. Cette histoire est a à son tour été inspirée par une rencontre de la compositrice avec un mystérieux itinérant empreint de sagesse. Paroles A Moon Waltz for Kinneret Katarzyna Fraj In darkest nights On the velvet blue sky Our dreams and hopes May find their home Through the Moonlight Tender and mild Their true nature may be But through the storms And hardship first We must take thee. Glitters of Glory Shine al most like the real Love So magical seem Grains of a Star... Under the Moonlight Lets dance and hear the sounds That move the strings of wounded yet Kind hearts. Strong taste of Power Feels almost like a real One So magical seem Grains of a Star.. Under the Moonlight Lets dance and hear the sounds That move the strings of wounded yet Kind hearts. Under the Moonlight We dance if only once I’ll be the voice That moves the strings in your heart.
The Moon, Samuel Barber (1910-1981)
Poème par Percy Bysshe Shelley (1792–1822) Art thou pale for weariness Par Percy Bysshe Shelley Art thou pale for weariness Of climbing heaven and gazing on the earth, Wandering companionless Among the stars that have a different birth, And ever changing, like a joyless eye That finds no object worth its constancy?
Promiscuity – Hermit Songs, Samuel Barber (1910-1981)
Avery Gietz, soprano Matthew C. Lane, piano Paroles Anon. , translated by Kenneth Hurlstone Jackson I do not know with whom Edan will sleep, but I do know that fair Edan will not sleep alone.
The Monk and His Cat – Hermit Songs, Samuel Barber (1910-1981)
Paroles Pangur, white Pangur How happy we are Alone together, Scholar and cat Each has his own work to do daily; For you it is hunting, for me, study Your shining eye watches the wall; My feeble eye is fixed on a book You rejoice when your claws entrap a mouse; I rejoice when my mind fathoms a problem Pleased with his own art Neither hinders the other; Thus we live ever Without tedium and envy Pangur, white Pangur How happy we are Alone togethеr, Scholar and cat
The Desire for Hermitage – Hermit Songs, Samuel Barber (1910-1981)
Paroles The Desire for Hermitage Anon. , translated by Seán Ó Faoláin Ah! To be all alone in a little cell with nobody near me; beloved that pilgrimage before the last pilgrimage to Death. Singing the passing hours to cloudy Heaven; feeding upon dry bread and water from the cold spring. That will be an end to evil when I am alone in a lovely little corner among tombs Far from the houses of the great. Ah! To be all alone in a little cell, to be alone, all alone: Alone I came into the world, Alone I shall go from it.
Les retrouvailles
Dormendo un giorno, Jacques Arcadelt (1507-1568)
Dormend'un giorn'a Baia'll ombr'Amore, dov'il murmur de fonti più gli piacque cor sen le Nymph'a vendicar l'ardore e la face gli ascosen sotto l'acque, ch'il crederebbe drent'a quel liquore subitament'eterno foco nacque onde a quei bagni sempr'il caldo dura, che la fiamma d'amor acqua non cura. Dormant, un jour, dans la baie à l'ombre de l'amour Où le murmure des ruisseaux lui plaisait le plus. Avec le cœur de la Nymphe pour venger l'ardeur Et dont le visage monta vers lui sous les eaux, Qu'il croirait en cette liqueur Aussitôt naquit le feu éternel D'où, de ces bains, dure une chaleur éternelle, Que l'eau de la flamme de l'amour ne guérit pas.
Arioso, Jeno Hubay (1858-1937)
Katarzyna Fraj, violon Matthew C. Lane, piano
All Right Now, Avery Gietz (1970-)
Dans les mots de la compositrice: All Right Now est une berceuse chantée par deux personnes qui se connaissent et s'aiment profondément - ami.e.s, conjoint.e.s, frères et sœurs - dont l'une est mourante. Chacun.e, à son tour, réconforte et rassure l'autre alors qu’il.elle.s font face au deuil de la fin de leur relation et vivent les derniers moments de leur vie partagée. Paroles Avery Gietz Everything’s all right now We’re gonna make it through somehow The life we built is beautiful, so rest and I will bide Everything is all right now

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